Transgression Miocène - St Pierre du Terme

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Vue du site

 

 

 

 

L'affleurement laisse apparaître un conglomérat ( Oligocène supérieur ) monogénique à éléments néocomiens identiques au substratum. Généralement anguleux ( brèche) ou émoussés, les éléments sont organisés en de vagues stratifications.
Les couches miocènes sus-jacentes (molasse gréseuse) paraissent discordantes sur ces stratifications

Département
(30) Gard

Elévation
15.00



Localisation
tabs

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Vue de l'affleurement

 

 

 

 

 

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Discordance - biseau transgressif de St Pierre du Terme

 

 

 

 

 

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Pectinide dans la molasse gréseuse du Miocène

Localisation du site

Département: Gard
Commune : Aramon
Lieu dit : St Pierre du Terme

Carte I.G.N. 1/25000
Référence Avigon 3040 OT

Carte Géologique 1/50000
Châteaurenard

 

 

Pour s'y rendre...

Accès
facile, à 400m du lieu de stationnement

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carte de localisation et itinéraire d'accès

 

Sécurité
attention à ...

Stationnement sans difficulté pour les voitures et bus (emplacement arrêt autocar sur ancienne portion de la D126 à proximité de son embranchement avec la D2). La traversée de route à la descente du car peut s'avérer dangereuse.

 

Autres remarques
on peut accéder sans pénétrer dans l'enclos jouxtant l'affleurement

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  Itinéraire de contournement de l'enclos

 

 

Activités envisageables

 

Objectifs pédagogiques :

Les sédiments syn-rift se déposent pendant le rifting dans le fossé tectonique central. Ils sont contemporains de l’extension dont ils enregistrent l’évolution, à la fois dans leur contenu et leur disposition.
Les produits du démantèlement par érosion des reliefs bordant le fossé central, alimentent une sédimentation détritique importante (conglomérat, grès)…
Ils reflètent le plus souvent un faciès continental…
Les sédiments post-rift sont  eux franchement marins.
La discordance angulaire séparant les sédiments syn et post-rift correspond à la fin du rifting et au début de l’ouverture océanique.

Les roches sédimentaires par leur nature et leur disposition relative dans l’espace et dans le temps, traduisent des variations du niveau de la mer.
Une transgression correspond à une avancée de la mer sur le continent et se traduit par une séquence dans laquelle des faciès continentaux passent vers le haut à des faciès marins littoraux puis éventuellement à des faciès marins plus profonds.

Matériel :

Appareil photographique, carte topographique, carte géologique, boussole, GPS, clinomètre, flacon d'eau et HCl.

Documents et/ou photographies : pectens (Miocène), ammonites, ver marin Nemausina (Crétacé), clé de détermination des roches, clé de détermination des fossiles.

 

Pistes d'exploitation pédagogique :

  • Localisation cartographique de l’affleurement.
  • Localisation GPS de l’affleurement.
  • Localisation du site au niveau d'une discontinuité morphologique : relief (Massif des Angles-Aramon)/abrupt/plaine alluviale du Rhone ( faille bordière sud du Massif des Angles).
  • Etude du faciès brèchique. Comparaison des éléments bréchiques avec le substratum. Observer dans les éléments bréchiques des perforations de pholades témoins de la phase cotière de la transgression.
  • Identification des relations géométriques du Miocène marin (fossiles). (Superposition du Miocène aux brèches)
  • Mesure des pendages.

Interprétation

 

Brèches d’Aramon – Oligocène supérieur (Chattien).

Il s'agit d'un conglomérat monogénique à éléments néocomiens identiques au substratum, généralement anguleux ( brèche) ou émoussés et à la fois très hétérométriques et sans classement apparent.
Les vagues stratifications que l’on peut observer paraissent en discordance avec les couches miocènes sus-jacentes (molasse gréseuse), le plus souvent inclinées comme elles en direction du Rhône.

L’observation du façonnement très fruste des éléments et du contact plutôt flou entre le conglomérat et le calcaire fracturé, avait conduit P. Termier (1923) à interpréter ce dépôt comme une brèche d’écrasement (voir extrait ci-dessous). Le contexte tectonique permet difficilement d’envisager cette hypothèse qui s’accorde mal par ailleurs au passage de ces brèches aux marnes saumons d’Aramon à Wenzia ramondi (Gastéropode lacustre).

Ces dépôts, d’apports très locaux et de faible transport, pourraient être liés à la destruction d’un relief de faille dans une zone aujourd’hui érodée par le passage du Rhône. C’est en bordure de la vallée que s’observent en effet les faciès les plus proximaux décrits par P. Termier (1923).

Histoire géologique

À l'Éocène inférieur, les premiers sédiments tertiaires se déposent dans les dépressions, en contexte d'abord essentiellement palustre puis de plus en plus franchement lacustre. Ce régime persiste probablement encore au début de l'Eocène moyen (Lutétien) mais est clos par une probable émersion dès (ou avant) le Bartonien.

A partir du Ludien moyen s'amorce la grande phase de distension dite « oligocène». La structuration, à dominante NE-SW, détermine une série de fossés - celui de Pujaut, s'ouvrant vers le SSW sur la fosse de Nîmes - ou d'aires de sédimentation morcelées.

Vers la fin de l'Oligocène, des réajustements tectoniques en distension engendrent la formation de conglomérats-brèches de type Aramon, d'extension très locale, tandis que des dépressions apparemment limitées voient se déposer les marnes lacustres à Wenzia ramondi.

 

Pour en savoir plus ...

  • BERGERAT, F. (1982) - Le couloir rhodanien au Paléogène : analyse de la fracturation et interprétation cinématique régionale. Rev. geogr. phys. géol. dyn., 23, 5, p. 329 – 343.
  • CAVELIER, C. et al. (1984) - Paléogène. In : « Synthèse géologique du Sud-Est de la France ». Mém. BRGM, n° 125 et 126.
  • DEMARCQ, G. (1970) – Etude stratigraphique du Miocène Rhodanien. Mém. BRGM, n°61, 257p., 56 fig., 4 tabl.
  • DEMARCQ, G., PERRIAUX, J. et al. (1984) – Néogène. In : « Synthèse géologique du Sud-Est de la France ». Mém. BRGM, n° 125 et 126.
  • MONTJUVENT, G. et al. (1991 ) - Notice de la feuille d’Avignon. Carte géologique de la France au 1/50000. BRGM. ROUIRE, G. et al. (1977 ) - Notice de la feuille de Chateaurenard. Carte géologique de la France au 1/50000. BRGM.
  • TERMIER, P. (1923) – Les brèches d’Aramon et de la Montagnette. Bull. Soc. Géol. Fr., 23, p.507-513

LES BRÈCHES D'ARAMON ET DE LA MONTAGNETTE

Excursion du 16 septembre Par Pierre Termier.

SGF – 1924 - Réunion extraordinaire dans le Gard, le Vaucluse et la Drôme du 10 au 18 septembre 1923

« Partis d'Alais à 7 heures du matin par le chemin de fer de l'Ardoise, les excursionnistes arrivent à Aramon à dix heures et demie. On déjeune sommairement dans un cabaret voisin de la gare ; puis, utilisant des cars automobiles venus d'Avignon, on se met en route.
Premier arrêt à Saint-Pierre-du-Terme. Là, franchissant la voie ferrée du P.L.M. par un passage sous rails, on se trouve tout de suite en présence du phénomène à observer et à expliquer.
Sous le Burdigalien très fossilifère, dont l'assise de base est caractérisée par de nombreux galets à patine verte et par une teinte brune générale, on aperçoit d'épaisses brèches, entièrement formées de débris de calcaire hauterivien.
Ces débris sont de toute grosseur, jusqu'à 110 ou 50 centimètres de plus grande dimension; ils ne sont nullement classés ; la plupart sont anguleux ; ceux qui ne sont pas à angles vifs ont des angles et des arêtes simplement émoussés, mais ils ne sont pas véritablement roulés.
C'est vainement que l'on cherche, dans le ciment qui les unit, des grains de quartz, du sable siliceux ; ce ciment n'est formé que de petits débris calcaires, de même nature que les gros débris ; débris petits et gros sont soudés entre eux par de la calcite secondaire. Les brèches ont un aspect vaguement stratifié.
Leurs vagues strates plongent vers le Rhône, c'est-à-dire vers le Sud-Est, sous un angle de quelques degrés.
Le Burdigalien qui les recouvre a lui-même une inclinaison presque égale et parallèle.
Comme le coteau sur lequel on s'élève en tournant le dos au Rhône présente une pente moins forte, on traverse peu à peu, en montant, toute la formation des brèches et l'on atteint son substratum, qui est l'Hauterivien, formé de calcaires d'un blanc grisâtre, à peine marneux, très uniformes et certainement très puissants ».