Pic St Loup
Le pic Saint Loup est le relief emblématique du Nord de Montpellier. A travers cet itinéraire nord/sud, parfois sportif (équipement de marche nécessaire), on traverse les différents terrains le constituant et on reconstituer ainsi sa structure pour déduire son origine.
Une partie du chemin emprunte le lit d'un ruisseau: attention en période de pluie!
Département
Elévation
Epoque
Mots clés
actualisme altération bassin sédimentaire charriage, chevauchement compression convergence datation déformations discordance érosion faciès sédimentaires failles fossiles lacune stratigraphique marqueurs sédimentaires marqueurs tectoniques orogenèse paléoenvironnement panorama plis roches sédimentaires sédimentation
Thème
1ère spé SVT - Dynamique de la lithosphère Term spé - Le temps et les roches Term spé - Les traces du passé mouvementé de la Terre
Le pic Saint Loup, relief emblématique du Nord de Montpellier peut se parcourir par divers itinéraires, le plus connu part du village de Cazevieille et consiste en une ascension de la face sud. Ici, le départ se fait face nord et utilise une passage vers la face sud non loin du pas de la Pousterle puis redescend vers le Mas de Mortiès. Ce trajet permet de traverser tous les terrains d'âge Jurassique entre 190 et 152 millions d'année, avec un départ sur des calcaires datés du Crétacé inférieur (145 à 125 millions d'années). Le plissement est quant à lui daté de 40 millions d'années environ.
Vue d'ensemble depuis Saint Mathieu de Tréviers (D1, en direction de Saint Bauzille de Montmel)
Calcaire Jurassique supérieur vertical
Faille inverse
Combe de Mortiès
Localisation du site
Département : Hérault |
Carte I.G.N. 1/25000 |
Carte Géologique 1/50000 |
Accès : de St Matthieu de Tréviers par la D1
Sécurité : une partie du chemin emprunte un lit de ruisseau, attention après des pluies abondantes. Le dénivelé en garrigues exige d'être correctement chaussé.
Autres remarques : un autobus peut se garer en bord de route au départ et à l'arrivée du circuit pédestre (au niveau de l'embranchement conduisant aux citernes entre St Jean de Cuculles et Cazevieilles).
Chemin dans son ensemble avec les différents embranchements détaillés ci-dessous :
Descriptif du chemin :
Embranchement 1 | ||
Embranchement 2 | ||
Embranchement 3 | ||
Embranchement 4 | ||
Embranchement 5 | ||
Embranchement 6 | ||
Embranchement 7 | ||
Embranchement 8 | ||
Embranchement 9 | ||
Embranchement 10 | ||
Embranchement 11 |
Phase d'observation (arrêt paysage)
- Décrire le paysage observé
- Attendus et compléments:
- La présence de deux reliefs face à face avec une dépression entre les deux.
Phase de questionnement et proposition d'hypothèses
- Origine de ces reliefs, le lien qu'ils entretiennent entre eux et notamment le pic Saint Loup, plus grand relief de la région montpelliéraine.
- Propositions d'hypothèses : surrection du pic, présence d'une faille normale à sa base qui aurait fait émerger le relief...
Phase de recherche d'indices
Il s'agit pour les élèves de déterminer des roches, de leur attribuer un âge, de mesurer leur pendage pour chacun des arrêts considérés et de consigner leurs observations sur un profil topographique.
Localisation des arrêts
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Arrêt 1: calcaires et marnes Crétacé inférieur, Néocomien (pendages sud) |
Arrêt 2: marnes bariolées et calcaires lacustres Eocène inférieur (sub horizontaux) | |
Arrêt 3: calcaires Crétacé inférieur, Néocomien (pendage nord) | |
Arrêt 4 : détail de la faille inverse. | |
Arrêt 5: calcaires Jurassique supérieur, Kimméridgien (subverticaux) | |
Arrêt 6: calcaires Jurassique moyen, Bajocien (pendage nord) | |
Arrêt 6: marnes jurassique inférieur, Domarien - Pliensbachien - (pendage nord) | |
Arrêt 6: marnes jurassique inférieur, Domarien - Pliensbachien - (pendage sud, quelques mètres plus loin) | |
Arrêt 7: calcaires Jurassique moyen Bajocien (pendage sud) | |
Arrêt 8: calcaires Jurassique supérieur, Kimméridgien (pendage sud) |
Détermination de la faille inverse : les stries de friction témoignent de la direction de déplacement. Le mouvement suit un axe sud nord, les stylolites donnent le sens de ce déplacement le compartiment du haut s'est déplacé vers le nord, il s'agit d'une faille inverse.
Entre les arrêts 4/5 et 7/8, on peut voir (plus difficiles à discriminer) les calcaires du début du Jurassique supérieur (Oxfordien), respectivement en pendage N puis S :
Des outils pour la mise en oeuvre
Clé de détermination des roches de la zone considérée :
Log stratigraphique :
Profil topographique :
Phase de réponse aux questions posées
Activité élève
Les élèves, après avoir rempli leur profil topographique, passent à l'interprétation de celui-ci.
Attendus et compléments
Le pic saint Loup correspond à un pli anticlinal déversé vers le nord couplé à un chevauchement nord.
Il paraît intéressant de pouvoir amener des élèves sur le site du petit pic Saint Loup qui a enregistré les mêmes modifications dans les calcaires du Crétacé inférieur, ce site constituerait alors la synthèse et la conclusion des observations faites au préalable.
Bref historique de la formation du pic St Loup
Pendant tout le Jurassique et le Crétacé inférieur, une mer peu profonde recouvre la région (présence de fossiles d'ammonites, rostres de bélemnites...). Durant ces 100 millions d'années, des sédiments calcaires et marneux vont se déposer formant des dépôts de plusieurs milliers de mètres d'épaisseur, aidés en cela par une subsidence active.
La mer se retire à la fin du Crétacé inférieur (Crétacé moyen?) et laisse l'érosion enlever, dans la partie sud du compartiment seulement (Puéchabon, Argeliers...) les sédiments Crétacé inférieur. Ils sont conservés dans la zone du pic St Loup.
Une telle disparité ne peut s'expliquer que par l'existence d'une faille qui abaisse le compartiment nord pour y préserver ces sédiments.
Cette faille est liée au fonctionnement de "l'Isthme durancien" pendant le Crétacé supérieur et est la conséquence de l'ouverture du Golfe de Gascogne permettant la mise en place de la plaque ibérique.
Pendant l'Eocène moyen (-45 millions d'années) des étendues d'eau douces continentales recouvrent ces sédiments Crétacé et se déposent donc les marnes bariolées et calcaires lacustres (présence de limnées et planorbes).
Vers 40 millions d'années, toujours par suite de la formation des chaines des Pyrénées et de Provence, un vaste anticlinal se met en place avec des chevauchements et de nombreuses écailles de failles (aujourd'hui dissimulées sous les éboulis, une de ces failles est celle proposée à l'étude dans la page "Avec les élèves").
Les nombreux chevauchements sont liés aux glissements de couches rendus possibles par les argiles et gypses du Trias qui constituent une zone de fragilité et un "lubrifiant".
Les terrains qui glissent sur ce Trias viennent buter sur des zones de rhéologie différentes à même profondeur par suite du fonctionnement de la faille - précédemment évoquée - formée pendant le Crétacé supérieur.
Ces blocages permettent la formation de plis dont un avec un axe passant par la combe de Mortiès. La datation a été rendue ici possible par les brèches rencontrées dans le bassin de Saint Martin de Londres.
Depuis 40 millions d'année, l'érosion façonne le relief actuel, n'ayant conservé du pli que les strates verticales du Jurassique supérieur (Kimméridgien) constituant le flanc nord et l'arête du pic, tandis qu'au niveau de son axe, une combe a été creusée dans laquelle se situe aujourd'hui le mas de Mortiès.
Ces interprétations sont notamment confirmées par l'existence d'un forage dans la combe de Mortiès au niveau du ruisseau de Yorgue.
Pour en savoir plus ...
Pic St Loup
- J.-C. BOUSQUET, La géologie de l'Hérault, éd. Les écologistes de l'Euzière, 1991 et 2009
- J.-C. BOUSQUET, Géologie du Languedoc Roussillon, éd. Les presses du Languedoc- BRGM éditions, 2006.
- J.-C. BOUSQUET, Circuite géologique: pic Saint-Loup et Hortus, Congrès APBG 2001.
- M.MATTAUER, Ce que distent les pierres, éd.BELIN collection Pour la Science, 2004.
- B. GEZE, Guide géologique régional Languedoc méditerranéen Montagne noire, éd. Masson, 1995.
- J.MATTEI, Le brachyanticlinal du Pic Saint Loup, Géologie de la France, éd. BRGM n°4, 1986.
- F.ROMAIN & M.GENEVEAUX, Etude sir mes terrao,s de ma région du pic Saint Loup, Librairie Louis Vallet, 1912.
- M.SERANNE, Excursion géologique au Pic Saint Loup, Xongrès APBG, 2001.
Extrait carte géologique de Saint Martin de Londres (BRGM,1979)