Glacier du Mont Lozère

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Vue d'ensemble prise depuis le bord de la D66

 

 

 


Les affleurements de moraines sont trop éloignés et leur accès est pénible. Le profond cirque de Costeilades, dominé à l'ouest par les rochers de l'Aigle, est creusé dans un rentrant des schistes dans le massif granitique du Mont Lozère.Depuis la D66 qui conduit de Villefort au Mas de la Barque on peut reconnaître dans le paysage, à l’approche du hameau de Costeilades, l’empreinte bien reconnaissable du glacier du Mont Lozère qui, en contrebas du pic Cassini , occupait l'actuelle vallée du ruisseau de la Paillères. Les falaises granitiques du rocher de l'Aigle dessinent encore le vaste amphithéâtre glaciaire où devait se situer le névé. Plus bas, dans la vallée creusée au sein des schistes, des matériaux de toutes tailles ont été transportés par l'ancien glacier (moraines) et laissés sur place, proximité du hameau de Costeilades. De même de la route, en aval du village, on peut observer le verrou glaciaire.

Département
(48) Lozère

Elévation
1200.00



Localisation
tabs

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Le Cirque de Costeilades est un paysage qui permet de mettre en évidence un paléo-glacier sur le Mont Lozère.

 

Fiche de localisation du site

Département : LOZERE
Commune : VILLEFORT
Carte I.G.N. 1/25000
Carte 2743O

Carte Géologique 1/50000
MONTPELLIER

 

GPS :

Latitude : 44.4098
Longitude : 3.8829

Accès :

L'observation se fait depuis le bord de la route D66

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                     Accès par Nîmes et Ales

 

 

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Accès par Génolhac ou Villefort                                      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sécurité:

Nous sommes au bord de D66. Route peu passagère mais étroite.

Autres remarques:


Plusieurs lieux d'observation sont possibles. Les affleurements de moraines sont trop éloignés et sont d'accès pénible
.

Pistes d'exploitation

  • identifier un changement climatique
  • identifier des figures d'érosion à différentes échelles d'espace et de temps

 

Interprétation scientifique

Le profond cirque de Costeilades dominé à l'ouest par les rochers de l'Aigle est creusé dans un rentrant des schistes dans le massif granitique du Mont Lozère. Le cirque et la vallée de Palhères qui lui fait suite en direction de Villefort constituent le seul site glaciaire reconnu du Mont Lozère (Figure 1)

 

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Figure 1 — Le site glaciaire du Mont Lozère d'après ROUIRE J. et ROUSSET C. – Causses-Cévennes-Aubrac, p 116. Guides géologiques Régionaux ( 1973 ).Masson. Paris

 

 

 

 

 

Les accumulations de blocs qui s'observent actuellement au milieu de la végétation dans la vallée de la Palhères sur le bord Est Mont Lozère comme sur certaines zones de l'Aigoual ont fait l'objet de diverses interprétations :

  • - "chirats" : blocs accumulés presque sans transport sur le flanc des vallons et non dans le sens longitudinal des écoulements ( BONNET ET LARMAT, 1990).
  • • - dépôts morainiques témoins de l'existence de petits glaciers,
  • • - glaciers rocheux posthumes ( ROUIRE et ROUSSET, 1973). Les glaciers rocheux sont des masses de blocs et de roches mélangés, en proportion variable, avec de la glace.


Ils s'écoulent lentement vers le bas de pente par gravité et fluage de la glace, un peu comme le fait un glacier.
Les terrains meubles capturés à la base du glacier forment une moraine de fond (extension du sens initial et étymologique de moraine, « murette de pierres » en latin).
Les glaciers rocheux contiennent de la glace. Ils sont l'expression morphologique la plus évidente du pergélisol.

Le pergélisol est la partie du sol situé sous la surface qui ne dégèle pas pendant au moins 2 années consécutives. L'évolution du pergélisol, état du sol souvent associé aux périodes froides , permet, grâce à son impact dans le sol, de suivre l'extension du climat arctique en Europe non-englacée, en particulier au cours du dernier maximum d'extension des calottes glaciaires (20 000 ans BP).
Durant cette période les données suggèrent que la moyenne annuelle des températures devait être 15 degrés plus basse qu'aujourd'hui.

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Figure 2 — Extension du pergélisol en France au dernier maximum glaciaire (20 000 ans BP) D'après Van Vliet Lanoë & Hallégouët, 1998 - Cartographie ANDRA-CNF-INQUA 1999.

Dans ces conditions, dans le Massif central, l'extension maximum glaciaire würmien (24 à 16 ka BP environ) dépasse nettement les massifs actuellement enneigés : divers travaux (VEYRET, 1978 ; VALADAS et VEYRET, 1981) permettent d'imaginer l'existence d'une barrière de neige et de glace quasi-continue isolant les sommets, dès 1000 à 1200 m d'altitude, pendant les phases rigoureuses du dernier stade glaciaire.

L'englacement le plus étendu a été celui des édifices volcaniques.
D'autres massifs ont connu un englacement plus limité : calottes de l'Aubrac et de la Margeride, glaciers de vallée du Forez , glaciers de cirques du Tanargue, du Mézenc de L'Aigoual ( vallée du ruisseau Trépalous ) et du Mont Lozère ( Figure 3).
Avec peut être un englacement généralisé du faîte de ce massif (Y. Veyret, 1981)

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Figure 3 — Interprétation cartographique du maximum glaciaire würmien (24 à 16 ka BP) d'après VEYRET, 1978 ; VALADAS et VEYRET, 1981) In RAYNAL J-P (1986) Colloque international "L'Homme de Néandertal", Liège.

Le glacier du Mont Lozère a laissé une empreinte bien reconnaissable dans le paysage, en contrebas du pic Cassini où il occupait l'actuelle vallée du ruisseau de la Paillère.

Les falaises granitiques du rocher de l'Aigle dessinent encore le vaste amphithéâtre glaciaire où devait se situer le névé, en vert sur la carte.

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Figure 4 — Reconstitution paléogéograhique schématique

Plus bas, dans la vallée creusée au sein des schistes, des matériaux de toutes tailles ont été transportés par l'ancien glacier (moraines) et laissés sur place, comme à proximité du village de Costeilades.

La moraine de fond s'observe facilement depuis la départementale dans le fond de la vallée au niveau du village de Costeilades.
De la même route, en aval du village, on peut observer le verrou glaciaire.

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Figure 4 — D'après Géologie 4ème - Aimé Rudel ;Collection Ch. Désiré - Bordas 1961. Modifié.

Bibliographie

  • BONNET A. et LARMAT J., (1990) - Introduction à la Géologie du Gard. Collection Connaissances du Gard publiée par l'Académie de Nîmes. Editeur Lacour. Nîmes.
  • BOUSQUET J.-C., VIGNARD G.,(1977) – Géologie du Languedoc Roussillon. Les Presses Languedoc, Montpellier ; Editions du B.R.G.M., Orléans.
  • BOUSQUET J.-C., SABATIER M., (1985) – Roches, géologie et paysages du parc National des Cévennes. Cévennes, revue du parc National des Cévennes, n° 23, 24, 72 p.
  • MONIER S., (2004) - Identification, caractérisation et distribution spatiale des glaciers-rocheux dans la haute vallée de l'Arc(Alpes françaises du Nord) . Géomorphologie : relief, processus, environnement, 2004, n° 2, p. 139-156.
  • RAYNAL J-P (1986) - Paléoenvironnements et chronostratigraphie du Paléolithique moyen dans le Massif central Français. Implications culturelles . Colloque international "L'Homme de Néandertal" , Liège, décembre 1986. Manuscrit.
  • ROUIRE J. et ROUSSET C. ( 1973 ) – Causses-Cévennes-Aubrac. Guides géologiques Régionaux . Masson. Paris
  • RUDEL A.(1961) - Géologie. Collection Ch. Désiré.Editions Bordas.
  • VALADAS B. et VEYRET Y. (1981) - Englacement quaternaire et enneigement actuel de l'Aubrac et du Cantal. Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest , t. 52, fasc. 2, p. 201-215.
  • VEYRET Y. (1978) - Modelé et formations d'origine glaciaire dans le Massif Central français. Problèmes de distribution et de limites dans un milieu de moyenne montagne . Thèse de Doctorat d'Etat, Université de Paris I, 2 vol., 783 p.

 

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Extrait de la carte géologique 1/50 000 de Génolhac- B.R.G.M.

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