La tranchée ouverte par la RN57 dans la côte de Charmes permet l'observation d'une coupe stratigraphique complète et pratiquement continue au sein de la partie sommitale du Keuper moyen.
Le Keuper est principalement représenté par les Marnes irisées. Celles-ci contiennent souvent des dépôts de sel exploités dans les bassins salifères de Varangéville - Dombasle et Château-Salins – mais absents sur ce site. Dans la série marneuse, s’intercalent des niveaux de grès (Grès à roseaux, grès rhétien) et de dolomie (Dolomie de Beaumont).
Ces formations résultent d'une sédimentation côtière, en milieu confiné, effectuée sous climat aride.

Les dépôts du Keuper s'inscrivent dans un contexte géodynamique calme. À la fin du Trias, au pied de la chaîne hercynienne déjà bien érodée, s'étale une vaste dépression, à l'emplacement du Bassin de Paris, qui draine des apports détritiques continentaux en provenance du nord du Massif Central et du Massif Armoricain. La Lorraine occupe une zone de transition entre ces domaines continentaux de l'ouest et du sud et la Mer Germanique qui occupe le nord de l'Europe. De ce fait, les phases de sédimentation à influences marines alternent avec des phases de dépôts à influences continentales. Entretenue par la subsidence, la sédimentation du Keuper voit l'accumulation de plusieurs centaines de mètres de dépôts qui se réalise sous une très faible tranche d'eau.
Le climat aride qui sévit sur la région au cœur de la Pangée au cours du Trias, explique l'occurrence régulière de dépôts évaporitiques dans des milieux soit littoraux lagunaires de type sabkha, soit confinés lacustres de type playa. Ces conditions climatiques, peu favorables à l'épanouissement de la biodiversité, expliquent également la rareté des fossiles dans les formations du Keuper.

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