Conglomérat - Villeneuve lez Avignon
Affleurement montrant un cailloutis à énormes éléments calcaires locaux, arrondis (jusqu'à 1 m) très cimentés par un grès compact, localement patinés de glauconie (conglomérat verdi) à très riche faune de côte rocheuse.
Cette formation qui repose sur une surface rocheuse érodée et perforée par lithophages marque le début transgression burdigalienne sur les hauts fonds constitués par les reliefs calcaires des garrigues.
Département
Elévation
Affleurement du conglomérat
Vue rapprochée
Département : Gard |
Carte I.G.N. 1/25000 Avignon 3041 OT |
Carte Géologique 1/50000 AVIGNON |
Accès
Facile, à 400 m du lieu de stationnement.
Stationnement
Sans difficulté ni pour les voitures ni pour les autobus.
Sécurité
Aucun danger
Objectifs pédagogiques
- La nature et la disposition des sédiments ont enregistré l'histoire de l'océanisation.
- Les roches sédimentaires traduisent des variations du niveau de la mer.
- Les roches sédimentaires et leur disposition permettent de reconstituer des éléments de paysage anciens.
Matériel
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Activités élèves possibles :
- Localisation cartographique de l'affleurement
- Identification de la roche à l'affleurement
Etude du conglomérat
- Recherche de la nature lithologique des blocs : test HCl / comparaison avec le calcaire immédiatement sous-jacent.
- Etude lithologique et paléontologique du ciment : test HCl / identification des fossiles marins
Conglomérat à blocs métriques adossé au massif crétacé et reposant sur une surface d'érosion redressée, percée de lithophages.
Position stratigraphique de conglomérat : pour en comprendre la géométrie, il faut se déplacer vers la droite de l'affleurement, vers une surface d'érosion de l'Hauterivien.:
- Par rapport au calcaire Hauterivien – conglomérat : voir contact Hauterivien - conglomérat
- Par rapport aux sables et grès indifférenciés : voir, en arrivant ou en repartant au site, la disposition horizontale des dépôts sableux, leur nature marine. Apprécier, en arrivant ou en repartant au site, la position relative des dépôts sableux
Faits de terrain |
Supports |
Etapes résolutives |
Notions construites |
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Nature des dépôts Chronologie des dépôts Chronologie des événements |
Océanisation d'une marge continentale passive Sédimentation post-rift Faciès d'une roche sédimentaire Séquence transgressive |
Interprétation scientifique
Le Miocène constitue une épaisse série détritique de type molassique et de faciès variés, qui forme le remplissage du bassin d'Avignon-Orange. Il affleure notamment sur le versant oriental du massif des Angles où l'on observe:
Miocène inférieur (Burdigalien)
Le Burdigalien se présente sous trois faciès principaux, répartis et conditionnés par les hauts-fonds et îlots que formaient les vieux massifs crétacés dans la mer miocène : un faciès conglomératique de zone littorale, un faciès calcaire de haut-fond et un faciès marneux de zone profonde passant 1atéralement et verticalement à une molasse sablo-gréseuse à niveaux marneux à proximité des reliefs.
Dans le secteur de Pierre-Longue (Nord de Villeneuve-lès-Avignon), on observe :
m2G. Conglomérat de Pierre-Longue(quelques m).
Cailloutis à énormes éléments calcaires locaux, arrondis (jusqu'à 1 m) très cimentés par un grès compact, localement patinés de glauconie (conglomérat verdi).
Très riche faune (moules internes) de côte rocheuse (saxicole) : Aturia aturi, Cypraea, Trivia, Triton une, Trochus, Chlamys, Lima, Cardita michaudi, oursins, pas toujours caractéristique du Burdigalien (fossiles de faciès).
Cette formation repose sur une surface rocheuse érodée et perforée par lithophages. Épaisseur très variable, de 0 à quelques mètres.
Ce conglomérat est plaqué à la base du versant dans une anfractuosité préexistante du massif des Angles, et a une extension latérale très limitée (quelques centaines de mètres).
Miocène moyen ( Langhien-Serravallien = Helvétien) :
m3S.
Sables et grès indifférenciés (Langhien moyen) 300 m .
C'est un faciès variable, généralement très monotone dans l'ensemble, localement varié dans le détail.
m3G. Grès roux du Comtat (Langhien supérieur, sommet de l'« Helvétien » inférieur) (5-20m).
Grès molassiques et biodétritiques grossiers, localement microconglomératiques, à ciment calcaire plus ou moins abondant, plus ou moins vacuolaires, jaune ocracé à roux, à nombreuses petites empreintes de fossiles.
Ils ne referment généralement pas de fossiles déterminables, sauf lorsque le faciès devient meuble comme au gisement de Bompas (feuille Châteaurenard) : Chlamys gentoni, C. multistriata, C. angelonii, C. disprosopa, C. gr. opercularis ou gr. scabrella, Ostrea, Anomia, balanes, bryozoaires, dents de lamnidés (Demarcq, 1970).
Cette faune, où l'on remarque l'absence des espèces classiques des molasses burdigaliennes, est très proche de celle des molasses de Grignan et de Suze (feuille Valréas), d'âge « helvétien » inférieur.
Ce faciès gréseux se différencie essentiellement à proximité des reliefs crétacés.
On le rencontre essentiellement dans le massif de Châteauneuf-du-Pape, dans la montagne de Sorgues et en bordure du massif des Angles.
Son épaisseur est fort variable mais peu importante, plus réduite aux abords immédiats des massifs calcaires (5-10m), généralement 10-15m, parfois plus (Châteauneuf-du-Pape, Courthézon).
Histoire géologique
A l'Oligocène terminal, l'effondrement de barrières va permettre l'invasion marine qui marquera le début du Miocène.
A l'Aquitanien, la transgression, venue du Sud (Téthys), ne dépasse pas Arles.
Au Burdigalien elle s'étale largement dans le Bas-Rhône et la basse Durance. La mer s'avance vers l'Ouest jusqu'en bordure des Garrigues limitées par la grande faille de Nîmes.
Les reliefs calcaires, comme le massif des Angles, formaient des hauts fonds. Dans les secteurs les plus profonds la sédimentation est essentiellement marneuse. Elle est plus variée sur les hauts fonds : conglomérats torrentiels très localisés, sables glauconieux en bordure, calcaires biodétritiques en surface.
Au Langhien-Serravallien, la transgression s'accentue, la sédimentation marneuse puis ableuse axiale se poursuit. Localement un faciès plus grossier et biodétritique s'individualise, et va donner les grès roux du Comtat. Au Miocène supérieur (Tortonien) la transgression atteint le maximum d'extension, surtout dans le Nord (Golfe de Bresse), les limites méridionales ne changeant guère.
La mer se comble ensuite et se transforme en vasière littorales puis lacustres.
Il ne reste aucune trace de ce Miocène supérieur partout décapé par l'érosion.
La fin du Miocène (Messinien) est marquée par un épisode de creusement fluviatile considérable lié à des mouvements tectoniques et à « l'assèchement » de la Téthys (crise de salinité messinienne).
Pour en savoir plus :
- CARBONNEL, G. (1969) Les ostracodes du Miocène Rhodanien. Doc. lab. Géol, fac. Sci. Lyon, n° 32, fasc. 1, p. 1-228 ; fasc.2, p. 229-469.
- DEMARCQ, G. (1970) – Etude stratigraphique du Miocène Rhodanien. Mém. BRGM, n°61, 257p., 56 fig., 4 tabl.
- DEMARCQ, G., PERRIAUX, J. et al. (1984) – Néogène, synthèse géologique du Sud-Est de la France. Mém. BRGM, n° 125 et 126.
- MONTJUVENT, G. et al. (1991 ) - Notice de la feuille d’Avignon. Carte géologique de la France au 1/50000. BRGM.
- Le Néogène Rhodanien - Ve congrès du Néogène méditerranéen, volume 1, Lyon, 1971. 243p., 16 fig., 14 tabl.