La forêt qui couvre la colline entre Aumetz et Ottange, tout près de la frontière luxembourgeoise, cache une relique de l'histoire tropicale de la Lorraine sous la forme d'un fragment de cuirasse latéritique en place sur la saprolite (épaisse couche formée de minéraux argileux néoformés lors de l'épisode d'altération) qui lui est associée et les Marnes de Longwy dont elle est issue (roche mère originelle). La cuirasse se traduit par des blocs de fer fort et des grès ferrugineux. La succession lithologique fer fort-grès ferrugineux qui correspond à la partie sommitale d'un ancien profil d'altération, constitue une ferricrète.
L’observation au microscope et l'analyse minéralogique de la ferricrète montre une majorité de grains de quartz (minéraux résiduels) qui forment jusqu’à 65% de la composition de la roche. Le liant noir qui cimente les grains constitue le minerai de fer composé de goethite FeO(OH). Une fraction argileuse complète la composition du minerai.
La saprolite sous-jacente possède une composition similaire mais avec des proportions différentes ; les argiles constituent les minéraux les plus abondants. La famille des minéraux argileux est représentée au sommet, par 95 à 100% de kaolinite caractéristique d'une altération et d'un lessivage forts. L'abondance en kaolinite décroît en descendant dans le niveau de saprolite ; elle est progressivement remplacée par des argiles plus riches en cations, donc caractéristiques d'une altération et d'un lessivage moins poussés, appartenant au couple illite/smectite. Il s’agit d'un profil d'altération classique, l'altération et le lessivage décroissant logiquement avec la profondeur.
La saprolite comble des fissures ou cavités creusées dans la roche calcaire du Bajocien. Ces structures qui affectent les calcaires du Jurassique moyen sont interprétées comme résultant d'une karstification ancienne.
Des analyses de paléomagnétisme ont permis de dater la formation de la ferricrète de la Borne de fer. La Lorraine se situait plus au sud, au niveau d'une latitude correspondant actuellement à celle du Maroc. Cette situation correspond à celle qu'occupait la région au Barrémien (Crétacé inférieur), entre -140 et -120 Ma.
Le fer fort a vraisemblablement été exploité depuis l’Antiquité en Lorraine. L’activité minière autour du fer a véritablement débuté dans l’Est de la France à partir du XVIIe siècle. À la fin du XVIIIe, les mines de fer fort de l’Est (Lorraine et Franche-Comté) assurent 70% de la production de fer française.
L’essor de l’industrie du fer fort perdure en Lorraine durant toute la première moitié du XIXe siècle. L'abandon des gîtes de fer fort coïncide avec l'exploitation d'un autre minerai de fer de la région, la minette aalénienne, plus pauvre mais beaucoup plus abondante en termes de volumes.
La fermeture des minières de la Borne de fer est effective en 1882. Les excavations qui permettaient autrefois d'extraire le fer fort sont aujourd'hui largement recouvertes par la végétation forestière.

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