Miroir de la Faille de Villefort - Genolhac

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Stationnement: dégagement sur ancienne route à 150 m.


Parking aménagé à 250 m en direction de Concoules

 

Cette faille, la plus importante de la région, est évidente entre le Nord du massif de la Borne et le Sud du massif du Lozère, soit sur une distance de 17 kilomètres.

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Département
(30) Gard

Elévation
450.00




Localisation
tabs

Faille de Villefort :

  • Plan de faille, zone déformée
  • Accident tectonique majeur
  • Décrochement senestre
  • Age carbonifère

 

localisation du site

 

Département : GARD
Commune : GENOLHAC

Lieu-dit : Aiguebelle

Carte I.G.N. 1/25000

FLORAC 2739 OT

Carte Géologique 1/50000
GENOLHAC

 

 

GPS 

Lat : 44.3626 Lon: 3.9414

 

Accès

Stationnement : dégagement sur ancienne route à 150 m.

Parking aménagé à 250 m en direction de Concoules

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Sécurité :

bord route départementale 906

Quelques pistes d'exploitation pédagogiques

  • observer une faille et son décrochement sénestre
  • Témoins de l'ouverture de la Méditerranée
  • indices tectoniques : jeu et rejeu d'une faille, en relation avec l'histoire géologique de la région
  • Et toute autre piste que vous envisageriez...

 Interprétation scientifique

 

Le granite porphyroïde du Mont Lozère est brusquement terminé à sa bordure est, par une faille subverticale orientée 340° . La dénivellation entre le plateau de 1300 à 1600 m ( Cime de la braille 1506 m ) et le bas de pente entre 400 et 700 m (Concoules 626 m) est de l'ordre de 900 m sur une distance horizontale de 2,5 km.

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Extrait de la carte géologique au millionnième


Le granite n'est broyé que sur une faible distance, de quelques dizaines de mètres, de la faille.
Entre Concoules et Génolhac, elle sépare du granite et des micaschistes; le granite se trouve presque toujours en relief et le plan de faille forme en plusieurs endroits une petite falaise qui peut atteindre une vingtaine de mètres.

Cette faille, la plus importante de la région, est évidente entre le Nord du massif de la Borne et le Sud du massif du Lozère, soit sur une distance de 17 kilomètres.
Elle tranche l'extrémité orientale du pluton du Mont Lozère et la décroche de 11 km vers le nord ( Massif de la Borne ) et constitue un exemple classique de décrochement senestre.

 

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D'après Bousquet J-C (1983) Revue du parc National des Cévennes. N° 23-24;p73,extrait.

G. Fabre (1896) a été le premier à considérer le massif de la Borne comme l'extrémité orientale du mont Lozère décalée d'une dizaine de kilomètres vers le Nord par la faille de Villefort.
Par la suite, chacun s'est rallié à cette interprétation.

Une autre hypothèse peut cependant être envisagée ( Roger, 1962), qui ferait appel déplacement essentiellement vertical. Les failles de Villefort (N-S) et du Lozère (ESE-WNW) se croisent à Villefort, délimitant quatre compartiments; les compartiments sud-ouest et nord-est, correspondant aux massifs granitiques du Lozère et de la Borne, ont pu se trouver relevés par rapport aux compartiments sud-est et nord-ouest.
Les cannelures sur les miroirs de faille n'indiquent pas si le déplacement a été essentiellement horizontal ou vertical.

Vers le Sud, la faille de Villefort se divise en plusieurs branches et peut se suivre jusqu'aux environs d'Alès, vers le Nord elle se prolonge au delà de la Bastide et continuerait sous les basaltes du Velay.
Pour Pellet (1972) elle n'est que la manifestation cévenole d'une grande dislocation Régordane reliant la région de Nevers à la Camargue.

La fin de l'évolution géodynamique de la chaîne varisque est marquée par une période d'extension.
Une dernière phase extensive NE-SW post-collisionelle au Stéphano-Autunienne est enregistrée dans l'ensemble du Massif Central et correspond à l'effondrement généralisé de la chaîne varisque.
La direction maximum d'extension peut varier selon les endroits.
Ces variations seraient dues au jeu de failles de transfert, comme par exemple le Sillon Houiller ou la faille d'Argentat et plus à l'est la dislocation Régordane, qui accommodent des directions et des quantités d'extension différentes dans les blocs qu'elles séparent.
Cette extension est bien enregistrée dans le Massif Central par la formation de bassins houillers intra-montagneux stéphano-autuniens le long de décrochements sénestre NNE-SSW. ( in Talbot, 2003).

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D'après M.Wienen (Bulletin AGAR n°35-36 1996) , on peut très schématiquement distinguer deux grandes périodes de fonctionnement de la faille :

  1. Un fonctionnement hercynien principalement décrochant et sans doute assez tardif qui affecte :
    - les gneiss et leptynites ardéchois (catazone) ainsi que les migmatites du Velay sous la forme d'une torsion en "S" plus que par une vraie cassure. On peut en déduire qu'il s'agissait d'un matériau encore relativement souple qui a été affecté par le décrochement sénestre majeur.
    -le pluton intrusif du Lozère et les micaschistes cévenols (épizone) sous une forme exclusivement cassante.
    -d'autre part l'étude détaillée de la bordure du bassin houiller a montré un important jeu synchrone des dépôts mais à dominante, au moins apparente verticale.
  2. Un fonctionnement alpin centré sur la phase pyrénéo-provençale (Eocène) semble avoir été principalement vertical avec une intensité diminuant progressivement du sud au nord. Il affecte indiscutablement le Mésozoïque mais disparaît sous le remplissage oligocène du fossé d'Alès.

 

Pour en savoir plus...

  • ALABOUVETTE B. et al (1988) - Carte géologique de la France au 1/50000. Feuille de Génolhac. BRGM
  • BOUSQUET J-C (1983) - Roches, Géologie et Paysages du Parc National des Cévennes.CEVENNES, Revue du parc National des Cévennes. N° 23-24.
  • GROLIER J. (1971) - La tectonique du socle hercynien dans le Massif central. In Géologie, géomorphologie et structure profonde du massif Central Français. Symposium Jean Yung. Clermont-Ferrand, 1971. Plein Air Service Editions Scientifiques. Clermont-Ferrand
  • PELLET J. (1972) - Données lithologiques et structurales sur les terrrains cristallins cévenols affectés par l'accident de Villefort. Bull. Service. Carte. Géol. France. N° 282 et dernier. Tome LXI. B.R.G.M. Paris.
  • ROGER G. (1969) - Etude géologique de la céarenque et du SE du mont Lozère. Mémoires du B.R.G.M. N°66. Editions du B.R.G.M., Paris.
  • TALBOT J-Y. (2003) - Apport des études ASM et gravimétriques des plutons cévenols à la caractérisation structurale de l'évolution tardi-hercynienne du massif central. Thèse. Université d'Orléans.
  • VAN MOORT J.C. (1966) - Les roches cristallophyliennesdes Cévennes et les roches plutoniques du Mont lozère. Annales de la faculté des Sciences de l'Université de Clermont. N° 31 - Géologie Minéralogie - fascicule14 .
  • WIENEN M. (1996) - La faille de Villefort- Bulletin de l' Association Géologique d'Alès et de sa Région, premier trimestre 1996; n° 36 sorti sous le n° 35 (numéro dédoublé)