Pierre de Savonnières
La région de Savonnières-en-Perthois, au sud de Bar-le-Duc, aux confins des départements de la Meuse et de la Haute-Marne, recèle un grand nombre de carrières, à ciel ouvert ou souterraines, dédiées à l'extraction de la célèbre pierre de taille que sont la "Pierre de Savonnières" ou "Oolithe vacuolaire".
Les carrières abandonnées n'ont jamais été remblayées et sont encore visibles dans le paysage local. Certaines, souterraines, ont parfois été transformées en champignonnières ou conservées comme pièce du patrimoine industriel minier.
L'Oolithe vacuolaire est une calcarénite poreuse, mal cimentée, bien classée, à ooïdes (ou oolithes) et bioclastes. Il s'agit d'une roche non gélive, à la fois résistante, tendre et peu dense : des qualités qui en font un matériau facile à travailler et très apprécié pour la taille (construction et sculpture décorative ou monumentale). Cette pierre a eu une large distribution régionale et au-delà, à travers les siècles.
L’oolithe vacuolaire est un sédiment de milieu marin très peu profond, mais sans indice d’émersion. L'influence des courants est attestée par l'occurrence de litages obliques et l'action des vagues par celle de ripple-marks.
Les dépôts oolitiques sont d'anciennes dunes tidales hydrauliques se déplaçant au gré des courants de marées dominants. Le petit lamellibranche du genre Corbula, récolté dans les niveaux lumachelliques, étant une forme caractéristique des mers chaudes ou de milieux saumâtres, il n'est pas exclu qu'un environnement lagunaire, situé en domaine de transition littoral, ait été présent.
La fin de la série jurassique constituée de calcaires micritiques / dolomitiques et dépôts à composante argileuse dominante, correspond aux faciès purbeckiens qui traduisent une tendance au confinement et au comblement dans un environnement généralement calme en contexte régressif. La sédimentation peut être interrompue comme en atteste la présence sporadique de fonds durcis ferruginisés au sommet de certains bancs.
Une phase d'émersion continentale généralisée à l'ensemble de l'est du Bassin parisien, est à l'origine d'une karstification des formations carbonatées jurassiques soumises à une altération sous climat subtropical. Cette phase serait responsable de la rubéfaction des terrains jurassiques exposés et de la mise en place d'une cuirasse ferralitique dont les reliques constituent les blocs de minerai de fer fort.
Département
Mots clés
actualisme altération diagenèse érosion exploitation des roches faciès sédimentaires fossiles marqueurs sédimentaires morphogenèse paléoclimat paléoenvironnement patrimoine roches sédimentaires sédimentation
Thème
2nde - Enjeux contemporains - Érosion et activité humaine 2nde - Enjeux contemporains - Sédimentation Cycle 3 - La planète Terre. Les êtres vivants dans leur environnement Cycle 4 - La planete Terre, l’environnement et l’action humaine